Le mois de novembre est celui de la prière pour les âmes du purgatoire. La Parole de Dieu dans l’Écriture ou dans la Tradition souligne concrètement l’importance de la prière pour les défunts.
Prier pour nos défunts ?
Peut-être est-il opportun de nous interroger sur cette forme de prière, non seulement dans la liturgie mais aussi dans le cadre de notre prière personnelle, les deux se vivifiant réciproquement. La lettre de Saint Cyprien à un ami servira de point de départ à notre réflexion. Il est écrit : « prions l’un pour l’autre dans les difficultés, soutenons-nous par une charité mutuelle, et si Dieu fait la grâce à l’un de nous de mourir sans tarder et de précéder l’autre, que notre amitié continue auprès du Seigneur ».
Qu’est-ce à dire alors, sinon que la mort ne met pas fin à la communion des Saints ? De fait, entant que membre du corps du Christ et de l’humanité, nous demeurons solidaires les uns des autres dans la joie comme dans la souffrance (1Co 12 ; 27). Voilà également qui situe notre prière pour les défunts au niveau de la charité, de cet amour que nous ne pouvons plus désormais leur témoigner autrement.
Mais aujourd’hui, encore certains chrétiens s’interrogent : « De quoi ont-ils encore besoin, s’ils sont déjà en présence de Dieu ? ». Nous répondons à cette interrogation en disant tout simplement que : « N’oublions pas qu’ils vivent, eux aussi en ce temps intermédiaire qui sépare la résurrection du Christ de son retour en gloire et, par conséquent de la résurrection de la chair », objet de notre foi. Ainsi, si nos frères et sœurs défunts ne sont pas encore parvenus au terme de la purification qui les ajustera pleinement à l’amour de Dieu, nous les vivants, gardons une responsabilité à leur égard. Et en ce sens, reprenons l’intercession de la prière eucharistique à leur endroit : « Pour eux… nous implorons ta bonté : qu’ils entrent dans la joie, la paix et la lumière ».
Dieu nous aime au point qu’Il désire nous associer à ce qu’Il fait. Non pas qu’il ait besoin de nous, mais simplement pour nous rendre heureux, pour que nous agissions avec son amour même et qu’ainsi nous lui ressemblions Pourtant, en ce mois de Novembre, il ne s’agit pas uniquement de prier pour ceux que nous avons aimés. Il y’a tous les autres : connus et inconnus. Et en plus, cette prière peut être l’occasion de guérir des relations passées difficiles, de « libérer » les défunts de notre rancœur et de nous libérer nous aussi.
Nous ne sommes pas des individus spirituels séparés les uns des autres, mais une grande famille unie dans le Christ, nous sommes le Corps du Christ. Et comme dans un corps tous les membres ont soin les uns des autres : les saints intercèdent pour nous, et nous aussi, pour le bien du corps entier, nous avons soin les uns des autres et des âmes du Purgatoire en particulier. De fait, la prière pour les défunts a un effet très positif pour nous les vivants. Elle est l’occasion pour nous de grandir dans la foi, l’espérance et l’Amour. Et ce n’est pas tout. Ecoutons alors Grégoire de Naziance à propos : « je suis convaincu, », nous dit-il, « que les âmes saintes des défunts suivent de près, comprennent et se sentent concernés par nos âmes. ». C’est en ce sens d’ailleurs que l’Eglise célèbre la fête des Saints, leur demandant d’intercéder pour nous.
En somme, nous pouvons dire que la prière pour les défunts nous permet de mettre en pratique le commandement de l’Amour. Un Amour que nous ne pouvons plus leur témoigner autrement, et sommes appelés à vivre dans la foi et la gratuité. Ainsi, si les défunts sont vivants auprès de Dieu, nous demeurons solidaires de leur cheminement en tant que membres d’un même corps. N’oublions pas non plus qu’une telle prière nourrit notre espérance.
Faire célébrer une messe pour nos défunts
La messe ou sacrifice eucharistique est l’offrande d’amour de Jésus à son Père pour chacun de nous. Il n’est rien de plus sacré ici-bas sur terre, c’est la chose rendue sacrée la plus parfaite. L’amour même de Dieu est offert pour nous.
Ainsi, offrir des messes pour les vivants ou les défunts est la plus belle prière qui puisse être faite devant Dieu pour ces personnes. D’où l’habitude de demander des messes ou de « faire dire » des messes pour le repos de l’âme des défunts que nous aimons (mais aussi pour les vivants). C’est en soi le plus grand acte de charité que nous puissions leur faire.
En pratique, sur nos paroisses
Vous pouvez faire célébrer une messe en vous adressant au presbytère de la paroisse aux heures d’ouverture.
Il est d’usage dans le diocèse d’offrir un honoraire de 17 euro qui contribue à assurer la subsistance des prêtres (les chèques sont à faire à l’ordre de la paroisse concernée).
Au jour fixé, lors de la célébration de la messe, le prêtre citera le défunt que vous avez eu à cœur de confier à la prière de l’Eglise. Votre présence et votre participation à cette célébration est souhaitable pour donner tout son sens à votre démarche spirituelle.